Le pouvoir de l’effet de levier financier et la capacite de remboursement

L’effet de levier financier est un mécanisme utilisé dans le monde des affaires pour optimiser la rentabilité d’une entreprise en ayant recours à un niveau d’endettement élevé. La capacité de remboursement, quant à elle, renvoie à la faculté d’un emprunteur à honorer ses engagements financiers. L’étude de ces deux notions permet de mieux comprendre les risques associés à une stratégie d’investissement en capital, ainsi que son incidence sur la solidité financière de l’entreprise.

Comprendre l’effet de levier financier

De manière générale, le terme « effet de levier » désigne une tactique qui consiste à user de dettes pour augmenter les profits d’une activité, sans augmenter l’apport en fonds propres. En somme, il s’agit de mobiliser des ressources externalisées au lieu de puiser dans les revenus de l’entreprise. Ainsi, ce principe peut être employé dans différents domaines, tels que l’immobilier ou encore les marchés financiers.

Rentabilité financière et endettement

En matière financière, l’effet de levier est intimement lié à la notion de rentabilité. Pour rappel, la rentabilité se mesure au travers du rapport entre le bénéfice réalisé et l’argent investi. Le levier financier agit comme un multiplicateur : plus l’endettement d’une entreprise est élevé, plus le bénéfice réalisé sera important. Toutefois, cela implique naturellement une prise de risque accrue pour l’entreprise puisqu’un fort endettement peut également engendrer des pertes en cas de variation défavorable du marché.

Calcul et interprétation

Pour déterminer la force de l’effet de levier financier, il faut prendre en compte les éléments suivants :

  • Le coût fixe de l’endettement : il s’agit des intérêts payés sur les emprunts contractés.
  • Les taux d’intérêt : ils permettent d’évaluer les coûts d’emprunt et de mesurer l’impact de l’effet de levier.

Ainsi, le levier financier est donné par la formule :

Effet de levier = (Bénéfice net / Capitaux propres) / (Coût de l’endettement)

Il est à noter qu’une entreprise présente un effet de levier positif si son taux de rendement sur les capitaux propres est supérieur à son coût moyen pondéré du capital (CMPC). Dans ce cas, l’utilisation de dettes permet d’accroître la rentabilité globale de l’entreprise.

La capacité de remboursement dans l’étude de l’endettement

Si l’analyse de l’effet de levier financier est importante pour appréhender la viabilité d’une stratégie d’investissement, elle doit être mise en relation avec la capacité de remboursement de l’entreprise concernée. En d’autres termes, il faut s’assurer que cette entreprise est bien en mesure d’honorer ses engagements financiers auprès de ses créanciers et actionnaires.

Indicateurs-clés de la capacité de remboursement

Pour mesurer le pouvoir de remboursement d’une société, on peut se baser sur plusieurs indicateurs financiers, dont :

  • La solvabilité : elle fait référence à l’aptitude de l’emprunteur à honorer ses dettes à long terme. On parle souvent de « ratio d’endettement » pour désigner ce critère.
  • Le taux d’épargne brute : cet indicateur mesure directement la capacité d’autofinancement de l’entreprise ; c’est-à-dire son aptitude à générer des revenus suffisants pour couvrir les coûts de fonctionnement.
  • Le cash-flow libre : il représente la somme disponible après avoir couvert l’ensemble des besoins (investissement, financement) de l’entreprise.

Cette analyse permet donc d’apprécier le niveau de sécurité financière d’une entreprise endettée et d’anticiper d’éventuelles difficultés de paiement.

Risque et performance : trouver un équilibre entre effet de levier financier et capacité de remboursement

Poursuivre une politique d’investissement basée sur l’effet de levier financier nécessite dès lors une étude approfondie du bilan financier de l’entreprise. En effet, malgré les gains potentiels que cette stratégie peut procurer à court et moyen terme, un fort endettement peut entraîner une vulnérabilité face aux évolutions du marché. Le recours massif aux emprunts présente donc un caractère risqué pour la pérennité de l’entreprise et ses actionnaires.

Un choix soumis à conditions

Néanmoins, en fonction des opportunités d’investissement, des taux d’intérêt et des contraintes liées au secteur d’activité, il apparaît parfois judicieux de privilégier l’endettement pour financer sa croissance. Dans ce cas, il est important de veiller à conserver une capacité de remboursement satisfaisante et de disposer de solides garanties financières.

Diversifier les sources de financement

Pour minimiser les effets néfastes de l’endettement sur la santé économique de l’entreprise, il convient également d’envisager une diversification des modes de financement, tels que les prêts bancaires ou encore les levées de fonds propres (introduction en bourse, capital-risque). L’association de différentes formules contribue ainsi à réduire le coût total du capital et à favoriser le bon équilibre entre levier financier et capacité de remboursement.